Réglages d’un voilier radiocommandé VRC

RÉGLAGE : couloir entre Foc et GV par Exo

Nous savons qu’aux allures de près le foc est réglé plus ouvert que la grand voile. L’espace entre le bord de fuite du foc et le mât est communément nommé couloir.
La théorie explique et l’expérience montre que le rendement du couple foc + GV est optimal, entre autre,  pour une certaine valeur de la largeur de ce couloir.

Quelle valeur convient-il de donner à son voilier ? Certains proposent 3 doigts, d’autres 4 doigts. Ils ont certainement trouvé ces valeurs à la suite d’une longue pratique. Elle est valable pour leur bateau mais pour le nôtre ?

Voici la méthode que j’ai adoptée, elle me semble logique :
Les réglages en atelier sont terminés. Il s’agit d’un réglage à réaliser sur le ber avant mise à l’eau.  

Positionnement du ber :

Le bateau est sur son ber, gîté de 20 à 30°, le tout placé dans une zone de vent aussi laminaire que possible (éloigné des obstacles, sans turbulences). On fait pivoter l’ensemble pour amener l’axe du bateau à une allure de près, le vent arrivant donc de l’avant, sur la droite ou la gauche avec un angle un peu plus grand que 45°.

Réglage en butée des longueurs d’écoute :  

– Le creux milieu des voiles, celui que leur confère l’assemblage des laizes avec pinces, est fixé par construction. On ne peut le modifier. Par contre on peut donner un certain creux à la bordure de la voile en jouant sur la tension au point d’écoute. Admettons qu’il s’agisse d’un jeu de voiles A et qu’on ait opté pour un creux de bordure de 8%.

 – Réglage sur la bôme de Grand Voile : En jouant sur la longueur d’écoute de la GV, s’arranger pour que sa bôme se place dans l’axe du bateau si l’on pousse en butée le manche voile et son trim (sur l’émetteur). Cela ne doit pas forcer, le servo d’écoute ne doit pas grogner.

 – Réglage sur la bôme de Foc : Régler la longueur de l’écoute de foc pour que la bôme de celui-ci soit un peu plus ouverte que la bôme de GV. On peut adopter un débord d’environ 4 à 5 cm de son extrémité arrière par rapport à l’axe du bateau (en attendant un affinage décrit plus loin).

Réglage moyen :  

Pour un réglage moyen de navigation, régler le trim voile pour que la bôme de GV qui était dans l’axe du bateau, fasse un angle d’environ 10° avec celui-ci, quand on tire en butée sur le manche voile.

Affinage du réglage du couloir entre foc et GV :  

Tourner lentement le ber pour rapprocher l’axe du bateau de la direction du vent. A un moment donné les voiles vont se mettre à faseyer (vibration de la chute des voiles comme un drapeau dans le vent).

Deux cas :    

 – 1er cas : Le faseyement commence en même temps pour les deux voiles. La largeur du couloir et bonne. Les voiles sont à leur maximum de rendement.

 – 2ème cas : Le faseyement commence par le foc ou par la GV. Diminuer ou augmenter le débord du foc jusqu’à obtenir la synchronisation de la mise en faseyement. Contrôler ce réglage plusieurs fois.

Remarques :   

Il est normal que ce réglage du couloir entre foc et GV ne soit pas le même que celui d’un autre bateau de la même classe. C’est que leurs voiles n’ont pas exactement les mêmes caractéristiques, les mêmes réglages. L’interaction optimale foc/GV s’obtient pour des valeurs différentes. Pour deux bateaux bien réglés, l’un s’accommodera d’un couloir de trois doigts, l’autre de quatre, un troisième une autre valeur… Si l’on ne modifie pas les caractéristiques des voiles et les réglages du gréement, il peut être bon de repérer la bonne largeur de couloir jugée satisfaisante. Ce sera peut-être trois doigts… ou quatre…

 Attention, si l’on décide de modifier le profil des voiles, leur position, leur dévers, il est vraisemblable que la synchronisation de la mise en faseyement des deux voiles sera décalée. On peut rapidement le vérifier et corriger éventuellement.

 Sur un dériveur cette synchronisation devient automatique quand on a l’habitue d’avoir les écoutes en main, toujours prêt à « tâter » le vent.

Le faseyement :

Le vent applique sur la voile une force vélique qui, en aérodynamique, peut se décomposer en deux composantes la «portance» et la «traînée». La portance est favorable à l’avancement du voilier. La traînée est un élément favorable pour « descendre » dans le vent au portant mais devient un frein quand on remonte le vent aux allures de près.

 Pour qu’une voile donne son meilleur rendement il faut chercher le meilleur rapport portance/traînée. L’expérience a montré que la poussée vélique augmente quand l’angle d’incidence du profil de la voile avec le vent, diminue. Mais à un moment donné, quand l’angle diminue au-delà d’un certain seuil, les filets d’air décrochent, la voile faseye, la chute vibre, le bateau ralentit, le rendement baisse. Le barreur soucieux de la bonne marche du bateau essaie donc de tenir ses voiles à la limite du faseyement.

 Facile à voir pour un barreur à bord de son dériveur. Facile d’intervenir sur les écoutes ou la barre.
 C’est moins évident pour un barreur de classe 1 m à 80 m de son bateau. Cependant si on ne voit pas ou n’entend pas le faseyement, on peut se demander pourquoi, tout d’un coup le voilier ralentit par rapport à la meute…

Remarque  

 Dans certains cas, avec voiles fines (creux de bordure faible) et mer plate, pour contrôler un adversaire ou chercher à atteindre une marque de parcours sur un seul bord au lieu de deux, il est possible de serrer le près en poussant le trim à fond. Dans ce cas la bôme de GV se place dans l’axe du voilier, mais par le jeu du dévers, le voile fait encore un angle assez grand pour tirer le bateau, avec moins de force il est vrai. C’était l’avis de Paul Lucas. Je l’ai vérifié pour éviter deux bords mais pas pour marquer un adversaire.

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