Les bateaux gonflables sont peut-être le type de bateau à moteur le plus courant le long de nos côtes. Leur histoire vient de loin et est certainement peu connue de nombreux utilisateurs de ce type de bateau pratique, léger et utile.
En France nous les appelons « canot pneumatique », mais la dernière génération, avec une coque rigide, est appelée à travers le monde avec une abréviation pratique et concise RHIB (Rigid Hull Inflatable Boat) ou encore plus brièvement RIB. Ces embarcations sont visibles sur toutes les côtes et se trouvent désormais facilement sur des boutiques en ligne telles que Wettoncraft
Les débuts balbutiants des flotteurs souples
Dans un lointain passé, les gens utilisaient des peaux d’animaux gonflées d’air pour traverser les cours d’eau en toute sécurité plutôt que de « naviguer ». Au Musée maritime national de Shanghai, une salle est consacrée à l’artisanat préhistorique, avec des reproductions de ces solutions simples et légères. Des modèles monoplaces aux radeaux avec des bandes de bambou et une flottabilité garantie par une série de peaux de mouton gonflées.
Une première percée vers les bateaux semi-rigides
La réelle percée technologique a été la vulcanisation du caoutchouc naturel. Deux noms à retenir, car ils sont à l’origine du développement et de l’avancement des bateaux pneumatiques semi rigides et RIB, sont Charles Goodyear et Thomas Hancock. En 1843, Charles Goodyear a découvert que si l’on retirait le soufre du caoutchouc naturel et qu’on le chauffait, il conservait son élasticité. Ce procédé appelé vulcanisation (en l’honneur du dieu Vulcain) apparaît toujours, d’une manière ou d’une autre, dans l’histoire des inventions, car il a rendu le caoutchouc imperméable et résistant aux basses températures et a ouvert la porte à un énorme marché pour les produits en caoutchouc, non seulement les pneus, mais aussi les tissus enduits et, par conséquent, les pneumatiques.
Le 24 juin 1844, Charles Goodyear obtient le brevet n° 3 633 pour le caoutchouc vulcanisé. Mais dès 1840, le scientifique anglais Thomas Hancock a conçu des bateaux gonflables en utilisant ses nouvelles méthodes de vulcanisation du caoutchouc et a décrit ses résultats dans « The Origin and Progress of India Rubber Manufacture in England », un essai publié quelques années plus tard.
Premiers bateaux pneumatiques dans les années 50
Il faudra attendre les années cinquante du siècle dernier pour parler de la diffusion des bateaux pneumatiques. C’est en 1955 que le Laros est lancé en Italie, le premier bateau pneumatique, c’est-à-dire le premier bateau gonflable Pirelli. Mais à vrai dire, c’est à la France que revient le mérite de faire parler des bateaux pneumatiques, de faire connaître l’embarcation et de la diffuser dans le monde entier, notamment le Zodiac L’Hérétique grâce à l’entreprise d’Alain Bombard. Le médecin parisien fait la une des journaux en partant pour les Antilles le 19 octobre 1952. Son Zodiac ne faisait que 4,5 mètres de long et il n’avait avec lui qu’un sextant et quelques provisions : il se nourrissait de plancton et faisait des recherches sur la survie en mer.